Ou : « EBX fait le buzz »
Le cabinet Gartner vient de publier son Magic Quadrant pour les solutions de Master Data Management. L’étude place la solution EBX, d’Orchestra Networks, dans la catégorie des « Leaders » (elles ne sont que deux solutions dans cette catégorie).
On s’étonnera que des noms plus prestigieux soient confinés dans la zone des acteurs de niche. Une raison probable est la spécialisation des solutions par domaine. Pour le vendeur, une telle spécialisation s’est longtemps montrée rentable :
- tout d’abord, elle facilite la démarche commerciale, notamment auprès des directions métier ;
- ensuite, elle permet de tirer davantage de profits, en proposant une solution distincte pour chaque domaine à couvrir, ce qui gonfle la facture ;
- enfin, elle évite au vendeur de déployer trop d’efforts pour intégrer des solutions, presque toujours issues d’acquisitions successives.
Permettez-moi de vous raconter une anecdote. Il s’agit d’un gros projet de MDM, dans une compagnie d’assurance japonaise. Tout de suite, le projet est scindé en deux sous-projets, chacun sur un domaine précis : l’un sur les données des clients, l’autre sur celles des fournisseurs. Un seul prestataire est retenu, qui propose une solution pour chacun des domaines.
En revue d’architecture, quelqu’un pose la question naïve : au fait, quand on y pense, est-ce qu’un client – individu ou organisation – ne présente pas des points communs avec un fournisseur ?
Il va de soi que, dans une approche de modélisation sémantique, « client » et « fournisseur » sont considérés comme des rôles, et que le modèle place, en son centre, le véritable objet : l’entité. C’est uniquement dans sa relation à un contrat ou à un engagement que l’entité revêt tel ou tel rôle. D’ailleurs, une même entité peut être, pour une entreprise, à la fois un client et un fournisseur, ou un client et un collaborateur, etc.
De là, l’idée toute simple qu’un seul référentiel pourrait couvrir toutes les entités, quels que soient leurs rôles, réduisant ainsi la redondance du système (donc les coûts d’investissement et de fonctionnement, la lourdeur, les risques, etc.).
Pendant cette revue d’architecture, tout le monde tombe d’accord sur cette évidence. Mais trop tard…
Faute d’avoir aperçu cette idée toute simple, on en arrive à ce paradoxe : alors que la démarche MDM a pour but d’augmenter la maîtrise du système, ce qui passe par une réduction de la redondance, le projet n’a fait que l’accroître. Passe encore que nos systèmes aient accumulé une redondance effarante au cours de leur histoire : on en connaît les raisons. Mais que, au moment de reconstruire, les mêmes erreurs se reproduisent… il n’y a pas d’excuse. Cela ressemble fort aux logiques perverses que Jacques Généreux dénonce dans « La déconnomie » à propos des politiques économiques.
Orchestra Networks, en tant que « pure player » depuis son origine, a évité cet écueil. N’étant pas inféodée à d’autres intérêts, la solution a toujours et forcément été multi-domaine. Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs, si Orchestra Networks compte parmi les fondateurs du Praxeme Institute. D’aucuns y verront le signe d’une communauté culturelle profonde.
Une entreprise qui voudrait améliorer radicalement son système informatique, comme le prône Praxeme, trouverait dans EBX la solution parfaite. Elle lui permettrait de restaurer l’unité de ses données, et de se rapprocher de la pureté sémantique. Cette étape est nécessaire pour simplifier le système et recouvrer une créativité qui a bien déserté le domaine de l’informatique.
Dans un sens, on peut voir, dans la destinée d’Orchestra Networks, une belle illustration de la « French Tech ». Dans l’esprit : plutôt que concevoir des solutions tactiques qui traitent partiellement le sujet, penser une solution globale et pragmatique… et s’y tenir
Lien vers l’étude de Gartner : http://www.orchestranetworks.com/gartner-mdm-magic-quadrant/.