Innovation métier

Le thème

Dans notre culture, le terme “innovation” évoque le plus souvent l’innovation technique. Pourtant, l’innovation se joue sur d’autres aspects, notamment en termes de métier :

  • l’innovation organisationnelle, qui permet de faire évoluer en profondeur les façons de travailler, d’améliorer la performance ou la qualité, de transformer la relation avec les clients ou les partenaires…
  • l’innovation conceptuelle, qui réclame un effort d’abstraction pour revisiter les fondamentaux du métier, transformer l’offre de produits et de services, renouveler et étendre la proposition de valeur.

Ces deux dimensions sont rarement explorées, alors qu’elles débouchent sur des transformations radicales qui vont bien au-delà des apports de la technologie. Pour prendre un exemple, la transformation numérique à l’oeuvre dans le secteur publique va évidemment dans le bon sens : citoyens et entreprises préfèrent déclencher les procédures via Internet plutôt que de se déplacer. Pour un même investissement, la transformation produirait bien plus de valeur si elle couvrait également les aspects conceptuels et organisationnels. La seule transformation numérique ne change rien au fait que les entreprises restent confrontées à une profusion d’administrations, et sommées de fournir n fois les mêmes informations.

Autre exemple : des groupes qui se sont construits au fil des acquisitions ne sont pas en mesure, dix ou vingt ans après, de proposer un catalogue unifié. La conséquence est que ces acquisitions n’ont pas créé de valeur du point de vue du client.

L’innovation métier aborde ces problématiques. Elle s’appuie sur des pratiques comme la co-création, la modélisation sémantique, la conception organisationnelle. Soit elle part des orientations de la stratégie, soit c’est elle qui alimente la réflexion stratégique, à partir de l’intuition de nouvelles solutions.

Quand un assureur indien décide de reconcevoir ses produits d’assurance pour rendre possible la souscription sur un smartphone en cinq minutes, tout le secteur devrait trembler. Quand un industriel se met à réfléchir à “l’industrialisation du sur-mesure”, ses concurrents devraient réviser leur stratégie. Quand les GAFA s’interrogent sur l’opportunité d’investir leur trésorerie dans tel ou tel domaine, les acteurs traditionnels auraient tort de se retrancher derrière l’argument selon lequel ils sont les seuls à connaître le métier…

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